L'idée du verre à Anjou
Il y a le verre à Bordeaux, le verre à Bourgogne et celui d’Alsace aussi, le Champagne en a deux : pourquoi l’Anjou n’aurait-il
pas le sien ?
En juillet 1913, l’Union des viticulteurs de Maine-et-Loire
organise à l’attention de sommeliers de Paris une visite découverte du
vignoble. Le docteur Montprofit, vigneron et esthète, accueille les
participants pour un banquet dans sa propriété de la Raimbaudière (vignoble de
65 ha à Champ-sur-Layon). A la fin du repas, la création d’un verre destiné
tout particulièrement aux vins d’Anjou est proposée par les convives : un verre
pour identifier, mettre en valeur et promouvoir les grands Blancs d’Anjou.
Un Concours à projets
L’Union
des Viticulteurs de Maine-et-Loire décide la création d’un verre le 2 avril
1914, lors de sa réunion à son siège du Grand-Cercle, rue Saint-Blaise. Un
concours est ouvert, doté de trois prix. Le programme imposé est simple : forme
inédite et pas trop fragile, capacité d’environ douze centilitres, élégance,
facilité de lavage et surtout aptitude à mettre en valeur les qualités du vin
d’Anjou. Le verre doit être réalisé pour novembre 1914, date du banquet des
Grands Hôteliers à Paris, où il est prévu de déguster quatre grands vins de
France, dont le vin d’Anjou.
Le
succès du concours dépasse toutes espérances : plus de trois cents projets sont
envoyés.
Le 30 mai 1914, à la suite de longues discussions et d’un
vote secret, on ouvre les enveloppes cachetées contenant le nom des trois
concurrents choisis. Surprise, le premier prix a été accordé à Louis Mignot,
propriétaire-récoltant à Belle-Rive, dans les « Quarts de chaume », à
Rochefort-sur-Loire : l’un des meilleurs crus de l’Anjou. Le vin avait inspiré
le verre, écrit le docteur Maisonneuve ! Le deuxième prix est attribué à
Édouard Joubert, spécialiste des arts de la table, à l’angle du boulevard et de
la rue d’Alsace. Le troisième revient à un sculpteur de Tours, E. Jugnet.
L’ensemble des projets est exposé salle Chemellier.
Monsieur Louis Migot, propriétaire du Château de Belle-Rive à Rochefort-sur-Loire, remporte le concours à une forte majorité : 193 points sur les 240 possibles.
Monsieur Louis Migot, propriétaire du Château de Belle-Rive à Rochefort-sur-Loire, remporte le concours à une forte majorité : 193 points sur les 240 possibles.
La Fabrication du verre à Anjou
La
guerre retarde de six ans la création effective du verre à vin d’Anjou.
En
septembre 1920, on annonce que le verre à vin d’Anjou sera disponible dans
quelques semaines, à des prix très abordables, chez Rozé ( 3 rue du Mail, à Angers) et
Joubert (rue d’Alsace, à Angers) . À l’automne, tous les Angevins peuvent le voir. Le verre
est né ! Il sort des verreries lorraines de Portieux, dans le département des
Vosges.
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